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Shakespeare, les puissances du théâtre. Un essai philosophique

Auteur: Laurent Van Eynde

Edition: Paris, Kimé, 2005.

Les pièces historiques et les tragédies de Shakespeare apparaissent ici comme la ressource d’une interrogation philosophique infinie sur ce qu’est l’histoire, le sujet, la négativité du langage, son rapport à l’image – en fin de compte sur les ambiguïtés de la construction d’un monde à laquelle la philosophie elle-même est partie prenante.
La philosophie du théâtre révèle un langage créateur et destructeur de mondes, traversé de doutes et exposé à tous les inconforts de l’aventure historique – un langage qui trouve dans le drame shakespearien (Hamlet, Richard II, Richard III, Roméo et Juliette, Le Roi Lear, Othello, Macbeth) le lieu d’épanouissement de toutes ses équivocités. Car au-delà du phantasme de la systématicité et de la clôture de la connaissance, la vie même s’accomplit dans le mouvement d’un langage qui invente des mondes au risque de lui-même, au risque de ses univers tragiques.
Dès lors, la philosophie elle-même ne serait-elle pas une création théâtrale qui s’ignore ou se nie ? Il ne s’agit pas ici de faire de Shakespeare un philosophe mais de reconnaître dans son oeuvre une incitation à penser le langage philosophique dans sa propre mise en scène – créations concrètes et sans cesse recommencées de mondes infinis.

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