En contemplant une collection de peinture
Caspar David Friedrich, trad. Laure Cahen Maurel
Paris, José Corti, 2011.
Paris, José Corti, 2011.
Ce livre offre la première traduction intégrale du manuscrit le plus significatif de C.D. Friedrich, le plus grand paysagiste du romantisme allemand. Comparable en son genre aux salons de Diderot et à ceux de Baudelaire, Friedrich y donne son regard et son jugement sur l’art apprécié du public allemand vers 1830, année de la mort de Hegel. Mais à la différence de Diderot qu’il prolonge ou de Baudelaire qu’il anticipe, Friedrich est lui-même peintre ; Friedrich parle également de ses propres oeuvres. Derrière la critique d’art et la verbalisation du geste pictural, l’artiste se révèle être un penseur. L’extrême attention au réel, nécessaire aux peintres paysagistes – peintres de la nature –, est confrontée à la pratique d’une liberté créatrice qui tout à la fois respecte ce réel et le dépasse, le viole pour le transfigurer. Ce volume comporte en introduction la première présentation étayée sur les écrits de l’artiste de la tâche philosophique ainsi visée par Friedrich : introduire l’esprit et la spiritualité dans un tableau.
“Ferme l’oeil de ton corps pour d’abord voir ton tableau avec l’oeil de l’esprit. Puis mets au jour ce que tu as vu dans cette nuit, afin que ta vision agisse en retour sur d’autres, de l’extérieur vers l’intérieur.”