Mardi 9 décembre 2025
10h45-12h45
Selon Wittgenstein, les concepts mentaux (ou « verbes psychologiques ») sont caractérisés par une asymétrie entre l’usage qu’on en fait en première personne et en troisième personne : là où pour dire que mon ami préfère les films aux séries, je dois m’appuyer sur une observation de son comportement, en ce qui me concerne, je n’ai pas besoin de m’inspecter moi-même pour être capable de le dire. Cette proposition, remettant en question le rôle traditionnel donné à l’introspection pour la connaissance de soi, a donné lieu à de nombreuses interprétations. Je présenterai celle d’entre elles reformulant l’asymétrie en termes « d’autorité de la première personne ». En temps normal, nous considérons qu’une locutrice ne se trompe pas lorsqu’elle affirme avoir telle opinion, envie, crainte, colère, etc., et parle donc d’elle-même avec autorité. Cet usage ne va pas forcément de soi. À première vue, il peut sembler étrange de décrire le rapport d’un individu à sa vie mentale à l’aide la notion sociale d’autorité. J’examinerai cette critique afin de déterminer si, et en quel sens, les explications psychologiques sont individualisantes.
UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, salle 6007
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