Les formes poétiques de la vie : performativité, réflexivité, modernité dans le romantisme – 1 & 2 juin

Centre Prospéro,
Université Saint-Louis, Bruxelles
Local P61
Les 1er et 2 juin 2017

Il existe une tension commune propre aux différentes actualisations du romantisme européen dans les lettres, les arts et la pensée des différents espaces et temporalités où il s’est manifesté : il s’agit de la volonté de transformer radicalement les rapports entre la sphère de la création et ce qui lui est extérieur en poétisant la vie. Le romantisme voit non seulement l’apparition de nouvelles formes, mais il marque la naissance d’une nouvelle ambition pour la forme, qui l’inscrit dans un rapport différent avec ce qui l’excède et la conditionne, ce qui fait ressortir trois enjeux qui s’impliquent réciproquement. D’abord celui de la performativité : les formes du romantisme ne peuvent se penser sans prendre en considération leur capacité à « trans-former » notre expérience du monde par leur singularité même. Le projet romantique part de la vie, à travers la recherche de modèles organiques ou dans l’attention aux formes de l’existence les plus prosaïques et diverses, mais en retour, les formes artistiques qu’il déploie ont aussi pour vocation de « poétiser » le monde. Ensuite celui de la réflexivité : l’ambition de changer la vie par l’art s’accompagne souvent d’une réflexion métacritique, dans la mesure où les formes en régime romantique s’indiquent elles-mêmes comme actes, processus vivants, et pensent leur propre capacité de poétisation. Cette réflexivité est internalisée dans l’œuvre autant qu’elle est affaire d’interprétation ou de retour sur l’œuvre par qui la reçoit. Enfin celui de la modernité : la problématique de la forme apparaît comme un lieu fondamental pour interroger la manière dont le romantisme s’interprète lui-même, ainsi que les appropriations et les lectures dont il a fait l’objet de la part des critiques contemporains et ultérieurs. C’est tout l’héritage du courant qui est mis en tension par la réflexion sur le caractère performatif, réflexif et, par là sans doute, intimement moderne de la forme dans les arts, les lettres et la pensée de l’époque romantique.

 

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Jeudi 1er juin 2017

 

Président de séance matinée : Isabelle Ost (Université Saint-Louis – Bruxelles)

10h-10h15 : Accueil des participants

10h15-10h30 : Ouverture du colloque par Laurent Van Eynde, directeur du Centre Prospéro

Introduction, par Laure Cahen-Maurel (Université Saint-Louis – Bruxelles), Victoire Feuillebois (Université Saint-Louis – Bruxelles) et Martin Mees (Université Saint-Louis – Bruxelles)

10h30-11h25 : André Stanguennec (Université de Nantes) « Form », « Gestalt », « eidos », « Sinnbild ». Quelques aspects de la « forme » dans le romantisme allemand

11h25-12h20 : Laure Cahen-Maurel (Université Saint-Louis – Bruxelles) « Sans forme pas de matière, sans matière pas de forme » : les lettres de Schiller Sur l’éducation esthétique de l’homme, une pierre d’angle du romantisme allemand

 

12h20-13h45 : déjeuner

 

Président de séance après-midi : Pierre Piret (Université Catholique de Louvain)

 

13h45-14h40 : Dagmar Wieser (Universität Zürich) Faust, héros performatif

14h40-15h35 : Martin Mees (Université Saint-Louis – Bruxelles) L’alchimie des formes chez Nerval : une poétisation romantique

15h35-16h05 : Pause-café

16h05-17h : Giovanna Pinna (Universita degli Studi del Molise) Tragédie et ironie. De Schlegel à Solger

17h-17h55 : Victoire Feuillebois (Université Saint-Louis – Bruxelles) « Le poète est le médecin transcendantal » (Novalis) : l’ambition romantique de guérir les vies par l’art

19h30 : Dîner

 

Vendredi 2 juin 2017

 

Président de séance matinée : Laurent Van Eynde (Université Saint-Louis)

9h30-10h25 : Olivier Schefer (Université Paris I – Panthéon-Sorbonne) Nature créatrice et nature destructrice : l’art romantique à l’épreuve de la mort

10h25-11h20 : José-Luis Diaz (Université Paris VII Paris Diderot, Président de la Société des Études Romantiques et Dix-neuviémiste) Vivre en poète (1800-1850)

11h20-11h50 : Pause-café

11h50-12h45 : Serge Zenkine (Université d’État des Sciences Humaines, Moscou) Mimésis et sémiosis dans le comportement romantique

 

12h45-14h : déjeuner

 

Président de séance après-midi : Damien Zanone (Université Catholique de Louvain)

14h-14h55 : Éric Dayre (ENS de Lyon) Vie poétique et anthropologie : dialogues et tensions post-romantiques en Europe

14h55-15h50 : Dominique Peyrache-Leborgne (Université de Nantes) L’arabesque des traditions populaires et le livre-monde, du Romantisme à l’Art Nouveau

15h50-16h05 : Pause-café

16h05-17h : Émilie Pézard (ENS de Lyon, ANR Anticipation) Différentes incarnations du romantisme dans Madame Bovary

17h Verre de clôture